Les lumières balaient mon visage. Le vertige qui me prend me bouleverse. Je m'y enfonce,
je n'entends plus que mon cœur, qui bat, doucement, difficilement, mais
qui continue de battre. Et je voudrais qu'il s'arrête, la douleur est tellement
vive que je voudrais qu'il me lache, qu'il me laisse à cette euphorie grandissante…
Je me sens trop bien pour vouloir que tout continue. Rien ne me rattache
plus… non. Mes yeux ne veulent pas rester ouverts. Ne les force pas ainsi. Tu
ne comprends pas. Je trouve le repos que j'attendais. Comment pouvait-il être ainsi,
accessible à ce point, alors que moi je le croyais si loin, cet apaisement
qui me semblait impossible, au stade où j'en étais? Tu peux continuer à caresser
mes cheveux. Je n'en ai plus rien à foutre. Je ne sens plus ta main, qu'elle
soit glacée ou brulante m'est égal, qu'elle tremble comme le font les lèvres,
rien ne me fait moins d'effet. Ne sens-tu pas que je suis… je suis plus légère
que quiconque ne pourrait l'être, je planes. Et pourtant je sais tout. La bave
qui s'écoule sur le sol, recouvrant la joue. L'affolement des yeux, le claquement
des dents rapant peu à peu la peau des lèvres, la tête qui fracasse le parquet,
tout cela secoué des convulsions. Devrais-je avoir honte? Ne suis-je pas à
moi seule le courage qu'il vous manque? Tu auras beau retenir mes mains, mes bras,
ma poitrine, tu n'y changeras rien. Je pars……………………… |